Salut à tous !
Aujourd’hui, je reviens avec un nouvel article sur le handicap. Oui oui, encore un, parce qu’il y a tant à dire !
Quand on ne connaît pas quelque chose, on a souvent des fausses croyances dessus. Les préjugés, c’est humain. Tu crois peut-être qu’on utilise que 10% de nos capacités cérébrales, ou que les obèses s’empiffrent 18 heures par jour. Si c’est le cas; déjà, renseigne-toi, parce que ça craint. Mais les fausses croyances, ça a la vie dure. Et certaines concernant le handicap visuel m’ont toujours fait rire, alors j’ai décidé d’en faire un article.
1° Compter ses pas en permanence
Je sais, tu te dis sûrement que je compte mes pas tout le temps, pour me repérer. Mais tu imagines la difficulté que ce serait, d’être toujours là à compter ? De quoi devenir tarée en deux jours, sérieusement !
Non, il y a des moyens bien plus simples de se repérer, comme le bruit de la circulation, la représentation mentale de son quartier, suivre une bordure d’herbe ou un muret. Et puis parfois, dans la rue, je discute au téléphone, je réfléchis, je prends le temps de me balader. Hors de question de compter quoi que ce soit.
2° Non-voyant = amoureux des chiens
J’entends souvent : » quand est-ce que vous aurez votre chien ? » et au fond, je ne t’en veux pas. On voit plein de non-voyants avec un chien-guide, et dans les reportages télé, on nous fait même croire que ce sont des GPS ambulants. Mais à vrai dire, avoir un chien-guide demande une attente et un réel travail avec l’animal choisi. Cela demande aussi d’accueillir un chien, pas seulement un guide. Qui a dit que tous les aveugles adorent les chiens ? Qu’on sera tous contents de les sortir, de les brosser, de les laisser s’installer chez nous ? Et pour finir, qu’on acceptera avec plaisir qu’au bout de huit ou dix ans, ces gentils loulous soient mis à la retraite et qu’on doive en changer, comme ça ?
Moi, j’aime bien les chiens. Mais tout le reste, non merci, du moins pour l’instant. Et pour être tout à fait franche, une canne blanche c’est très bien aussi.
A ce moment-là, on général, j’entends un super argument : » Oui, mais pour le lien social, un chien ça attire plus de monde » Ah ouais… alors enfait, je dois me réjouir parce que plein de gens vont vouloir toucher le chien sans mon autorisation, comme c’est bien trop souvent le cas. Il faudrait aussi que je sois contente qu’on s’intéresse tout à coup à moi parce que j’ai un chien alors qu’avant avec une canne je faisais peur à tout le monde… Alors ok, je suis aveugle. Mais je ne crois que ce soit un synonyme de manque d’affection, merci beaucoup.
3° Non, on n’est pas perdus en permanence
Dans la rue, il y a beaucoup d’embûches. Une voiture mal garée, un lampadaire en plein milieu du trottoir, une terrasse de café débordante. Ces obstacles peuvent nous détourner un peu de nos repères, de notre trajet habituel. Ce n’est pas pour autant qu’on est complètement perdus. Avec de la concentration et de la méthode, on peut circuler en ville de manière autonome. Bien sûr, il peut arriver qu’on ait besoin d’un coup de main, et dans ce cas je vous renvoie à
cet article
pour savoir comment aider, mais différentes aides, telles que les cours de locomotion, nous permettent de prendre connaissance de notre ville et la plupart du temps, tout se passe bien.
4° Ah, ce sixième sens !
J’en entends parler depuis toujours ! Un sixième sens, qui me permettrait de m’adapter à la vie normale, etc. etc… sur quoi se base cette croyance, exactement ? peut-être sur le fait que l’Humain veut tout le temps remplacer ce qui manque par quelque chose d’autre. Considérer la personne handicapée comme normale, ou même surdéveloppée…
Désolée, mais tout ça c’est du mythe. Scientifiquement parlant, ça ne tient pas une seconde. Quand le sens de la vue manque, les quatre autres sens se développent davantage, simplement parce qu’on prête attention à des choses insignifiantes pour une personne voyante : une odeur environnante, le bruit des voitures qui indique dans quel sens va la route, le relief d’un objet qui nous servira de repère…
Mais d’autres fonctions gagnent en importance comme la mémoire ou la représentation spatiale. Des choses nécessaires en somme, parce qu’on ne va pas demander dix fois ce qu’il y a sur la carte du restaurant, ou comment est disposée la cuisine. L’adaptation est le propre de l’Homme. Alors, on s’adapte.
5° Aveugle = abstinence
Comme beaucoup de préjugés, celui-ci n’a pas de fondement logique. Mais je pense que son origine se tient à ça : » pas de regard, pas d’autonomie, pas de rencontres, pas de vie intime « .
Mais la communication n’est pas que visuelle, vous savez ? Il y a les mots, le toucher, le feeling inexplicable. Et même si je n’ai pas le regard, certains hommes sont davantage à mon goût que d’autres. Et quand il s’agit d’intimité, même si un sens manque, les autres le remplcent très bien.
Après, je ne conviens pas à tout le monde et heureusement que c’est le cas. Certains ont besoin de contact visuel, eh bien on est nombreux sur Terre alors ça doit être possible. Mais ce n’est pas parce que vous ça vous gêne, que c’est le cas de tout le monde.
Les fausses croyances, on en fait quoi ?
Il y aura toujours des clichés débiles, sur chaque chose qui existe. Accepter qu’on ne peut pas les empêcher permet de les prendre avec un peu d’humour et de passer de meilleures journées. Alors, j’espère que cet article aura permis de dédramatiser un peu et si vous pensez à d’autres préjugés amusants, n’hésitez pas à me les communiquer 😉
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