Hello hello !
Je publie aujourd’hui pour continuer ma série Maman imparfaite, commencée il y a quelques semaines avec
l’épisode 1
puis
l’épisode 2
. Cet article pourrait être un peu plus technique, mais je tiens à préciser que je n’ai pas l’intention de vous sortir des définitions complexes, je suis ici avant tout pour faire simple. Que tout le monde comprenne que l’accouchement n’est pas une formalité et que l’après est loin d’être un séjour aux Séchelles.
Le baby-blues, mais pourquoi ?
Tu connais sûrement le baby-blues, parce qu’on entend ça partout. Ouais, nouvelle Maman vient d’accoucher, elle pleure sans raison, ne récupère pas niveau fatigue et tout lui paraît insurmontable. L’accouchement est une sacrée épreuve qui te prend aux tripes, c’est certain. Et j’ai remarqué qu’on s’intéresse surtout au nouveau petit bébé, parce que Maman est censée être la plus heureuse du monde. Mais peut-être bien que non, on n’a pas envie de sauter au plafond ? En quelques jours, les nouvelles sensations se sont enchaînées : contractions, douleurs inimaginables, parfois des vomissements, parfois d’autres symptômes, parce que chacune est différente… pour finir, il a fallu écarter les jambes devant deux ou trois personnes avec des trucs immondes qui précèdent bébé… ou alors Maman a dû se faire ouvrir le ventre, en sachant qu’elle ne pourra pas bouger pendant un certain temps… bref, une grande rigolade !
Tu vois le tableau ? Ajoute à ça les soignants souvent culpabilisants et insensibles, Bébé qu’on apprend tout juste à connaître et la bouffe de l’hôpital qu’on a envie de foutre à la poubelle… Alors bien sûr, il y a cette phrase qu’on entend toutes les heures : » Mais :e comprends pas, tu l’as voulu non ? » Bah ouais, abruti, j’ai voulu être Maman, ça veut pas dire que je dois tout supporter sans rien dire. Parce qu’à force d’intérioriser, on finit par exploser et il y a quand même un petit bébé dans l’histoire…
Et du coup, c’est quoi ?
Eh bien, le baby-blues, c’est une déprime de courte durée, due à la descente d’hormones, à la fatigue et au bouleversement dans ta nouvelle vie. Ce charmant programme concernes 60% des femmes ayant accouché, alors avec un peu de chance, tu passeras à la trappe. Et de toute manière, même si ça t’arrive, ne t’inquiète pas, il s’agit d’un épisode assez court censé disparaître durant le premier mois de Bébé !
Au-delà du baby blues, il y a la dépression post-partum. Plus rare, mais qui existe bel et bien. Une dépression qui survient généralement durant la première année de Bébé, un genre de baby-blues, mais qui te fout encore plus les boules. Comme si tu n’avais plus envie de rien, ta vie ne te convient plus, tu fais les choses à contrecœur et tu ne vois pas le bout du tunnel…
La dépression post-partum est à prendre au sérieux. Ne te dis pas que tu peux t’en sortir seule, parce que c’est faux. Ne te dis pas que tu es une mère indigne, parce que tu vas finir par le croire dur comme fer. Demande-toi où tu peux avoir de l’aide, et essaie de t’adresser aux bonnes personnes…
Et l’entourage, dans tout ça ?
Bien sûr, il y a les proches. Parfois, ils sont d’une grande aide, parce qu’ils t’épaulent et te comprennent. Bébé est aussi entre de bonnes mains, avec Papa, avec Mamie, avec Tata. Et dans ces cas-là, c’est super, vraiment.
Mais il y a ces autres cas. Celui où le Papa comprend que dalle, où tes parents te culpabilisent un peu, où tes beaux-parents doutent de toi, où le pédiatre te dis que tu fais mal… et tu es tentée de les croire, c’est sûr. Si ça se trouve, tu es une mère nulle, tu es trop égoïste parce que tu rêves d’une soirée pour toi, tu es encore trop grosse et en plus tu aimes tellement cette petite perle de bébé que tu ne supportes pas de le laisser pleurer…
Mais, et si ce n’était pas ça ? Et si ce que tu traverses n’était pas de ta faute ? Qui a dit qu’être Maman était facile ? Et ces gens qui te jugent, si tu les envoyais simplement se faire foutre ? Tu n’es pas obligée d’être mal entourée. De tout accepter de tes parents. De tolérer qu’un médecin qui voit Bébé une fois de temps en temps remette enause ton instinct de mère… Et si tu croyais en toi, en tes émotions, en ta fusion avec Bébé ? Parce que oui, Bébé n’est en fusion qu’avec toi.
Il y aura toujours des gens qui diront que tu as mal fait. Le laisser pleurer, le bercer sans arrêt, lui donner de la compote d’abricot, le laisser dormir dans ton lit… mais tu sais quoi ? On n’en a rien à foutre, en fait. Ton bébé, tu l’as porté, tu l’as expulsé avec toute la saleté qui l’accompagnait… alors c’est à toi de décider !
Et vous, Messieurs-dames qui avez toujours quelque chose à redire, il serait temps que vous appreniez la différence entre donner des conseils et juger.
Après tout…
Dans la vie, tout bonheur a un prix. Etre Maman c’est génialissime. Mais il faut être prête à certains sacrifices, certaines concessions. A passer du rire aux larmes sans rien y comprendre, à se trimballer en vieux tee-shirt pendant des jours, à manger en trois secondes chrono. Mais ne t’inquiète pas, ça va aller. Bébé est là, tu es là, tout va bien. Et si vraiment c’est difficile, trouve un bon médecin, une bonne sage-femme, un bon psy qui saura t’orienter. Personne n’est obligé de le savoir…
Et puis un jour, tu sors la tête de l’eau. Les problèmes diminuent, tu trouves ton rythme et tu reprends le contrôle de ta vie. Bébé grandit, te rend ton amour au centuple et tu te dis qu’au fond, ça en valait la peine… parce qu’un jour, il te dira que tu es une Maman qui déchire. Et tu sais quoi ? Il aura raison.
10 commentaires
Le post partum a été très dur pour moi. J’étais super possesive avec ma fille et je ne voulais que personne la touche . J’avais l’impression de ne plus la protéger 😔
Je comprends, c’est souvent difficile de lâcher prise. Ma fille a 14 mois et pourtant parfois j’ai encore du mal à ma lâcher alors que d’un autre côté je cours après le temps pour moi 😄
Bonjour, je les eu pour mon premier enfant c’est incontrôlable .
Et oui on ne contrôle rien dans tout ça et c’est d’ailleurs le plus culpabilisant …
Ah lala, sujet sensible ici. 3 mois que je suis en arrêt après mon accouchement. Mon médecin n’a jamais dit que j’étais en « dépression du post-partum », tout en me mettant en arrêt et en me disant que j’avais toutes les raisons de l’être 😅. Et avoir accoucher en pleine pandémie ne m’a pas vraiment aidé.
Heureusement, le centre de périnatalité m’accompagne, en plus de mon médecin et de mes sages-femmes.
Merci pour ton article.
En effet j’ai lu ton article et rien de simple. Bon courage en tout cas piur la suite. Il est essentiel d’être bien entouré
Devenir maman c’est tellement un processus complexe. Qu’on ne peut pas comprendre tant qu’on ne l’ai pas finalement. Et ça change tellement de chose. Ce tourbillon d’émotions chamboule..
Oui je pense que c’est une expérience unique 😁
Pas encore maman mais j’aime beaucoup m’informer sur le sujet pour ne pas me sentir au dépourvu le moment venu. Et puis ça me permet de comprendre les copines qui passent par là.
Ton article est apaisant, bienveillant et déculpabilisant. On met tellement de pression sur le dos des mamans (et même des femmes enceintes). Tout le monde a son mot à dire, ça juge beaucoup j’ai l’impression alors que c’est quelque chose de tellement personnel…
Merci beaucoup Audrey ! Parfois on me dit que je pourrais faire peur à certaines futures mamans, je pense au contraire que mieux on est informées mieux on fait face ! Et en effet l’entourage est souvent un frein à tout ça …